Immobilier : cet indicateur qui explique près de la moitié des refus de crédits
Près de la moitié des refus de prêt immobilier serait liée au taux d'usure. Les 30-35 ans sont les plus touchés. Les professionnels du secteur, inquiets, demandent une refonte de son mode de calcul.
En France, l'obtention d'un crédit immobilier s'avère de plus en plus difficile. Selon un sondage Opinion System commandé notamment par l'Afib (Association française des intermédiaires en bancassurance) et consulté par nos confrères de France info, mardi 16 août, depuis le 1er janvier, 45% des demandes de prêts immobiliers ont été refusés à cause du taux d'usure, c'est-à-dire le taux maximum auquel une banque peut prêter. "C'est une proportion alarmante", s'inquiète Jérôme Cusanno, le président de l'Afib auprès de France info.
Ce pourcentage s'explique par une "hausse insuffisante" du taux d'usure, "fixé au 1er juillet à 2,57% pour les prêts de vingt ans ou plus", indique l'Afib dans un communiqué. "C'est le taux donné par la Banque de France chaque trimestre au-delà duquel une banque a l'interdiction de prêter", explique Jérôme Cusanno. Avant de poursuivre : "Ça protège le consommateur face à des banques qui essaieraient peut-être de financer le consommateur sur des taux trop élevés par rapport à la moyenne du marché, ce qui est très bien, mais le problème c'est que ce taux ne monte pas assez vite par rapport à la hausse des taux."
"Déscléroser le système"
L'association craint que "tout l'écosystème de l'immobilier, toutes les professions et les salariés, soient impactés par ce problème de taux de l'usure si on n'y remédie pas rapidement". La moitié de ces refus de prêt immobilier liés au taux d'usure concerne en outre les 30-55 ans (51%), soit "la tranche des actifs les plus aisés", précise-t-il. Les projets d'achat de résidence principale sont les plus concernés (71%), selon le sondage Opinion System.
Pour "déscléroser le système", l'Afib propose une refonte du mode de calcul du taux de l'usure, "parce que ce mode de calcul c'est une moyenne des trois derniers mois, du trimestre précédent, augmentée d'un tiers, indique Jérôme Cusanno. Nous, on propose de l'augmenter de deux tiers. Cela nous donnerait une bulle d'oxygène".