Ma Prime Rénov’: comment l’utiliser dans les copropriétés?
Les copropriétés peuvent aussi bénéficier de Ma Prime Rénov’. Mais pour être éligible, elles doivent être rénovées de fond en comble.
C’est l’une des nouveautés de Ma Prime Rénov’: cette aide publique, destinée à financer les travaux de rénovation énergétique, bénéficie non seulement aux propriétaires mais aussi aux copropriétés. La France en compte 475.000, soit près de 10 millions de logements. Parmi eux, environ 2 millions (près de 150.000 copropriétés) sont des «passoires thermiques», les logements les plus énergivores (classés F ou G), selon une estimation de l’Unis (syndics immobiliers).
Pour l’heure, les syndics se sont engagés à en rénover 50.000 d’ici 3 ans. Vu le coût et la durée des travaux des parties communes, votés en assemblée générale, ce sera une performance s’ils arrivent à atteindre cet objectif bien ambitieux, aux dires des syndics. «Les travaux coûtent entre 10.000 et 25.000 euros par copropriétaire, affirme Olivier Safar, président de la commission copropriété à l’Unis. Ils durent en moyenne 18 mois mais peuvent facilement dépasser les 2 ans pour les grandes copropriétés».
Une fois les aides déduites (Ma Prime Rénov’, aides privées, aides des collectivités territoriales), le reste-à-charge - ce que vous payez de votre poche - s’élève tout de même à 40% du montant total des travaux, à en croire l’Unis. Ces derniers coûtent généralement plusieurs centaines de milliers d’euros et peuvent dépasser le million pour les grandes copropriétés. Des chiffres qui ont de quoi faire réfléchir plus d’un copropriétaire, surtout dans le contexte de crise sanitaire que nous connaissons.
3000 € par logement pour les copros «fragiles»
«Les gens veulent investir dans ces travaux mais ne sont pas encore prêts à dépenser de telles sommes. Certains de nos clients ont même été déçus de ne pas toucher plus d’aides», affirme Benoît Richard, cofondateur de White Bird, syndic créé en 2020. «Si le coût est insupportable malgré l’échelonnement des paiements, on est obligé parfois de réduire la voilure de la rénovation globale», souligne Olivier Safar qui déplore qu’excepté Ma Prime Rénov’, il faille attendre «entre 6 et 9 mois» pour toucher les aides.
Rénover entièrement la copropriété (ravalement avec changement de fenêtres, modification du système de chauffage, isolation par l’extérieur ou encore réfection d’étanchéité en toiture-terrasse...) est, en effet, une des deux conditions à remplir pour être éligible à Ma Prime Rénov’. Avec un objectif de réduire de 35% les consommations d’énergie. L’autre? Au moins 75% des logements doivent être des résidences principales. Si elle coche ces deux cases, votre copropriété peut espérer toucher une aide maximale de 25% du montant des travaux dans la limite de 3750 euros par logement.
Pour les copropriétés classées F ou G, une aide supplémentaire de 500 euros par logement est versée par l’État. Sans compter un soutien de 3000 euros par logement si la copropriété est dite «fragile» - le taux d’impayés est compris entre 15% et 25% - ou est située dans un quartier en renouvellement urbain. «Gagner en confort thermique, c’est bien le gouvernement doit aussi valoriser la pérennité du patrimoine», conclut Benoît Richard.